Sous le slogan « Energy for prosperity »
La 24ème édition du Congrès Mondial de l’Energie s’est tenu du 09 au 12 septembre 2019 à Abu Dhabi, sous le slogan « Energy for prosperity ». Dans ce cadre, le Président du Comité Algérien de l’Energie (CAE) et PDG de Sonelgaz, M. Chaher Boulakhras, a pris part le 10 septembre 2019 à un panel de discussion intitulé « Libérer le potentiel de l’efficacité énergétique ».
Dans son intervention, le Président du Comité algérien de l’Energie a indiqué que la présence de l’Algérie au congrès mondial de l’énergie répond à la volonté du secteur de favoriser un dialogue éclairé sur l’amélioration de la politique énergétique en prenant connaissance des performances des systèmes énergétiques des pays et en les considérant selon trois dimensions fondamentales: la sécurité énergétique, l’équité énergétique et la durabilité des systèmes énergétiques. Selon le Président du Comité algérien, équilibrer ces trois dimensions est un défi permanent et constitue le fondement de la prospérité et de la compétitivité de chaque pays.
Le Président du CAE a indiqué que Sonelgaz et Sonatrach travaillent conjointement afin de faire face de manière fiable à la demande actuelle et future en énergie, plus particulièrement à la demande interne et ce, en rendant efficacité la gestion des sources d’énergie ainsi que la fiabilité et la résilience des infrastructures énergétiques.
En termes d’équité énergétique, le Président du CAE a rappelé l’expérience algérienne en matière d’accès à l’énergie de par les efforts consentis dans le renforcement des capacités de production d’électricité, mais aussi des infrastructures de transport et de distribution - tant d’électricité et du gaz – qui ont permis d’assurer une couverture énergétique optimale du pays. Aujourd’hui, tous les citoyens ont accès à l’électricité et au gaz (naturel ou butane) et cela, à des prix adaptés et très abordables pour le consommateur.
Le Président du CAE a mis en avant le nombre d’abonnés aux réseaux électrique et gazier qui a fortement augmenté pour atteindre près de 9 millions pour l’électricité et plus de 6 millions d’abonnés pour le gaz naturel en 2019. L’Etat a pris en charge le raccordement en électricité et en gaz pour aboutir à l’électrification quasi totale du territoire national et à un taux de pénétration du gaz par canalisations de 65%. Les îlots « propanés » (GPL en réseau) ont été également développés dans les localités isolées. L’Algérie étant producteur de gaz, l’électricité est produite à plus de 97% à partir du gaz naturel, ressource primaire plus propre que les autres ressources fossiles. Afin de préserver les ressources fossiles pour les générations futures, Le Président du CAE a indiqué que l’Algérie a privilégié les centrales électriques à cycle combiné, plus efficace en termes énergétiques.
Abordant l’aspect durabilité, le Président du CAE a relevé que les investissements déjà réalisés en centrales conventionnelles pour répondre à la demande et les perspectives d’avenir font que la politique énergétique intègre désormais le développement des énergies renouvelables en vue de mieux préparer la transition énergétique et de s’affranchir progressivement, à moyen et long terme, des hydrocarbures. Il a souligné en ce sens les performances de l’Algérie en matière d’énergies renouvelables, notamment grâce à son parc renouvelables déjà mis en service d’une puissance de près de 400 MW. Il a aussi insisté sur la volonté affichée du secteur de l’énergie d’entamer une transition énergétique axée sur la productivité et l’efficacité énergétique de la production, du transport et de la distribution mais aussi sur un mix énergétique où les énergies renouvelables sont appelées à jouer un rôle de plus en plus prépondérant.
Parallèlement, l’effort entrepris pour l’usage des produits réputés propres a été poursuivi par d’autres actions parmi lesquelles la généralisation avancée de l’utilisation de l’essence sans plomb dans le transport et de l’utilisation de l’électricité, ainsi que du gaz naturel et du GPL (Butane) comme combustibles, en remplacement, dans plusieurs usages, des produits comme le fuel-oil, le gasoil ou le pétrole lampant ; réduisant ainsi les émissions polluantes de l’air et les gaz à effet de serre notamment dans les villes.
Le Président du CAE a aussi sommairement décrit le programme national de l’efficacité énergétique visant la réduction de la consommation globale d’énergie à l’horizon 2030 par une amélioration des performances énergétiques des habitations et des villes et ce, à travers l’isolation thermique de logements, l’introduction de lampes à basse consommation, l’installation de chauffe-eau solaires, le remplacement au niveau de l’éclairage public des lampes à mercure par des lampes à sodium ; de même que la promotion des carburants propres à l’exemple du GPL/C et de GNC. Une autre orientation d’importance consiste à « hybrider » les centrales diesel des réseaux isolés du Sud du pays, avec le recours à l’énergie solaire et à l’éolien ; ceci permet de réduire la consommation de fuel dans les centrales et des carburants utilisés pour son transport et par conséquent d’atténuer diverses émissions polluantes.
Commentant les difficultés que connaissent les pays de la région MENA, le Président du Comité algérien de l’énergie a attiré l’attention sur la corrélation qui peut exister entre les préoccupations liées à l’environnement et au développement durable et les stratégies et politiques énergétiques. Selon lui, ces dernières assurent aux pays un développement structurel de l’économie et permettent nécessairement par la suite de mettre en œuvre les objectifs de développement durable. En d’autres termes, même si cela paraît paradoxal à première vue, les objectifs de développement durable ne pourront être réalisés sans une augmentation substantielle de la consommation énergétique dans ces pays émergeants. En effet, dans tout pays, l’accès à l’énergie et les services énergétiques en général participent à la prospérité économique, au bien-être social ainsi qu’à la sécurité et au développement durable. C’est la croissance économique qui générera les ressources pour supporter les coûts du développement durable et de l’accès à tous d’une énergie propre. Le défi consiste donc à couvrir cette demande, à continuer à créer de la richesse et des emplois, à réaliser les investissements pour assurer le développement économique et industriel de ces pays sans pour autant augmenter dramatiquement les émissions de gaz à effets de serre au niveau mondial.
Le Président du CAE a enfin défendu les socles de la politique algérienne basée sur le gaz naturel en tant que solution permettant d’améliorer les paramètres de l’accès à l’énergie pour un développement durable et une meilleure transition énergétique.
Il y a lieu de noter que le Président du comité algérien de l’Energie a pris part au congrès mondial de l’Energie après avoir participé au Conseil exécutif du Conseil mondial de l’énergie où il a été largement question de l’indice World Energy Trilemma, une quantification du trilemme énergétique défini par le Conseil mondial de l’énergie comme le triple défi consistant à fournir une énergie sûre, équitable et abordable, et respectueuse de l’environnement.